Fiche n°37

A Aulnay-sous-bois, plaintes pour diffamation et licenciement du fondateur du collectif « la Révolution est en marche »

Présentation

Le leader du collectif La Révolution est en marche, Hadama Traoré, a fait l’objet de multiples plaintes pour diffamation d’élus locaux et nationaux, dont il attaquait les pratiques clientélistes ou l’inaction face aux violences policières qui touchent les habitants des quartiers populaires. Il a également été licencié de son poste de médiateur municipal.

Description

20 mai 2017 :
Des échauffourées éclatent entre « des jeunes » et des policiers à Aulnay-sous-bois. Hadama Traoré, qui tentait de s’interposer et d’appeler au dialogue, prend plusieurs coups de matraque et trois tirs de LBD dans le dos et les jambes. Il se rend au commissariat le lendemain pour porter plainte, mais est placé 8h en garde à vue pour « incitation à l’émeute et à la rébellion. »

23 mai 2017 :
Quelques jours plus tard, il s’en prend à l’institution municipale et déclare sur une vidéo : « On va vous virer, vous et tous vos sbires. Comment ça se fait qu’un homme seul se permette de diriger une ville ? Quoi, elle est à vous la ville ? »

Décembre 2017 :
Accusé d’avoir insulté des élus, agressé un agent de la ville – ce qu’il a toujours nié – et d’avoir failli à son devoir de réserve en tant que fonctionnaire, Hadama Traoré est révoqué par la municipalité d’Aulnay où il travaillait depuis plusieurs années comme médiateur. Initialement une exclusion de trois mois se dessinait, jusqu’à ce qu’un conseil disciplinaire donne un avis de révocation définitive que le maire a suivi, mettant fin à la procédure amiable et aux indemnités prévues.

15 février 2018 :
Manifestation devant le siège d’Alliance police nationale

7 Mars 2018 :
50 personnes interrompent une séance du conseil municipal pour y dénoncer la corruption des élus. Peu avant, Hadama Traoré avait appelé sur une vidéo relayée sur les réseaux sociaux au « nettoyage au karcher de la racaille en col blanc » dirigeant la ville.

4 avril 2018 :
Hadama Traoré est placé en garde à vue, mais libéré au bout de quelques heures.

25 mai 2018 :
Plainte pour diffamation du ministre de l’intérieur, suite à la manifestation du 15 février, où Hadama Traoré avait déclaré : « "Les policiers ils nous tuent, ils nous violent, ils nous frappent ! Qu’ils nous protègent !". » Il est au final relaxé.

Automne 2018 :
Il comparait pour « menaces de destruction dangereuse pour les personnes, menaces de crimes ou délits à l’encontre d’un élu public et entrave au fonctionnement du conseil municipal du 7 mars 2018 ». Il est également poursuivi pour des menaces envers le maire (LR) Bruno Beschizza, notamment de séquestrer l’édile et de mettre le feu à la mairie, ainsi qu’il l’avait déclaré dans une vidéo. Il est condamné à 10 mois de prison avec sursis.

Décembre 2018 :
Plusieurs élus portent plainte et intentent un procès pour diffamation et accusations mensongères. Hadama avait en effet dénoncé – sans preuve – la corruption et les malversations régnant autour de l’obtention de logements HLM. Il visait notamment la municipalité mais aussi les manquements de l’OPH d’Aulnay, principal bailleur social de la ville. Il est relaxé.

Type d'action collective sanctionnée

  • Un discours qui dénonce le « clientélisme » ou « l’inaction » des élus face aux violences policières dont sont victimes les habitants des quartiers populaires
  • Une action directe, à savoir la perturbation d’une séance de conseil municipal

Institution responsable

  • Mairie d’Aulnay-sous-bois
  • Ministère de l’intérieur

Conséquences pour l’association

  • Coût financier de la défense en justice
  • Énergies militantes consacrées à la défense plutôt qu’à la mise en place du projet.
  • Licenciement du fondateur du collectif, qui occupait un poste de médiateur social à la Ville d’Aulnay

Sources

Articles de presse :

Document :

Date