21 avril 2018 :
Une centaine de membres du mouvement d’extrême droite Génération identitaire participent à une opération baptisée « Mission Alpes » en vue de « barrer la route aux migrants clandestins » sur le col de l’Echelle dans les Hautes-Alpes.
22 avril 2018 :
En réponse spontanée à cette action, 150 manifestants entament le lendemain une marche de solidarité avec les migrants entre l’Italie et la France, à travers le col frontière enneigé de Montgenèvre, au-dessus de Briançon (Hautes-Alpes). Les manifestants étaient partis de Clavière, dernier village italien, et avaient contourné ensemble le poste frontière de Montgenèvre, puis un petit barrage de gendarmerie.
A l’arrivée à Briançon, plusieurs manifestants sont arrêtés dont trois d’entre-eux, deux suisses et une italienne feront neuf jours de détention provisoire. Quelques mois plus tard, quatre briançonnais tous actifs dans des structures locales d’aide aux migrants, comme Tous migrants ou Chez Marcel, avaient également étaient placés en garde-à-vue. On leur reproche d’avoir, lors de cette marche, aidés une vingtaine de migrants à passer la frontière.
8 novembre 2018 :
Procès au Tribunal de grande instance de Gap. Le procureur Raphaël Balland requiert de la prison ferme à l’encontre des « sept de Briançon ». Ils sont accusés d’« aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national » en « bande organisée ».
13 décembre 2018 :
Le tribunal de Gap condamne les « sept de Briançon » pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire ». Comme le précise Libération :
« Cinq d’entre eux – suisses, italiens et français – sont condamnés à six mois d’emprisonnement avec sursis. Les deux autres ont écopé de douze mois de prison dont huit avec sursis, en raison d’autres poursuites conjointes : rébellion pour l’un (lors de son arrestation au soir de la manifestation), participation à une autre manifestation marquée par des heurts entre police et manifestants pour l’autre. Les peines de prison ferme de quatre mois sont aménageables. La présidente du tribunal, Isabelle Defarge, a suivi en totalité les réquisitions du parquet. »
Les condamnations sont ici particulièrement lourdes. D’autant que, quelques mois plus tôt, le 8 juillet 2018, les Sages du Conseil constitutionnel avaient consacrés le « principe de fraternité » qui avait permis une relaxe de Cédric Herrou, président de l’association Roya Citoyenne.