Retour à la liste
Fiche n°5

A Roubaix, coupure de subventions pour une association d’éducation populaire engagée aux côtés des habitants contre un projet de rénovation urbaine

Présentation

Créée en 2005, l’Université Populaire et Citoyenne promeut la réflexion et l’action citoyenne dans différents quartiers de Roubaix. Suite à son investissement en 2015 dans une lutte d’habitants du quartier populaire du Pile, elle voit ses subventions fortement baisser et son existence même remise en jeu.

Description

Avant 2014 :
L’UPC a eu des moyens financiers pendant une dizaine d’années. L’association a été peu financée par la ville du fait d’un rapport de force électoral. Leur financement venait principalement du Conseil régional des Hauts-de-France, soit 60 à 80 000€, selon les années. L’Etat les finançait également à hauteur de 35 000€.

2015 :
Mobilisation d’habitants du quartier du Pile contre un projet de rénovation urbaine qui s’impose à eux. Mise en place d’une Table de quartier, un dispositif mis en place à la suite des préconisations du rapport Bacqué-Mechmache portée par l’ANRJ et l’Université Populaire et citoyenne de Roubaix. La ville est prise pour cible, les habitants lui reprochant un défaut de concertation.

28 janvier 2016 : À l’occasion d’une session du conseil municipal l’élue de quartier déclare :

« Je regrette que certains responsables associatifs, qui n’habitent pas le quartier, profitent de la détresse des habitants ». La ville dénonce la « manipulation » des habitants par les associations à des fins politiques.

2017 : Après une année 2016 très difficile, 2017 voit une baisse drastique de 85 000 euros des subventions. L’association a perdue la totalité de ses subventions régionale et nationale en raison de son investissement dans la Table de quartier.

Type d'action collective sanctionnée

Investissement au sein de la Table de quartier du Pile qui s’est opposée à un projet de rénovation urbaine du quartier.

Institution responsable

Conseil régional des Hauts-de-France
Mairie de Roubaix

Conséquences pour l’association

Les plus impactés sont les salariés de l’association notamment qui perdent tout. De fait, les associations meurent car il devient très difficile de mobiliser les gens qui se découragent.
Pour se relever, l’association a fait plusieurs choses différemment : elle cherche et trouve d’autres sources de financement et elle mène le combat de la démocratie mais il faut que celle-ci finance l’éducation populaire, dans le même temps.
L’association fonctionne uniquement avec du bénévolat pour l’instant. Grâce aux appels à projet de recherche, ils ont la possibilité de retrouver un salarié ; possibilité confortée par ce projet d’ESS au sein de Roubaix qui se base sur la construction de fermes urbaines et d’habitats partagés en collaboration avec une structure nommée Baraka, qui a une image beaucoup plus facilitante que l’UPC auprès de la ville.
L’association envisage désormais beaucoup plus de s’engager dans des dynamiques collectives avec d’autres structures pour pouvoir continuer à exister et s’impliquer dans des projets. De fait, elle tait son nom sur projets collectifs pour que ça ne lui porte pas préjudice, c’est un signe fort d’auto-répression par peur.

Cinq salariés licenciés et 36000 euros de déficit sur l’exercice 2017.

L’association fonctionne uniquement avec du bénévolat pour l’instant.

Sources

Entretien avec le président de l’association, Vincent Boutry, le 04/04/2019.

Articles de presse  :

Date