Fiche n°79

Deux militantes Femen condamnées pour « exhibition sexuelle » suite à une action place de l’Etoile à Paris

Présentation

A l’occasion de la venue en France de Donald Trump pour la commémoration des cents ans de la signature de l’armistice de 1918, plusieurs militantes Femen ont perturbé le défilé présidentiel. Habituellement relaxées, les militantes ont, cette fois, été condamnées à des peines d’amendes avec sursis.

Description

10 et 11 novembre 2018 :
Durant ces deux jours de commémoration du centenaire de l’armistice, le collectif Femen organise plusieurs actions. Le 10 novembre, trois militantes manifestent en haut des Champs-Elysée avec le slogan « Welcome war criminals » (Bienvenue aux criminels de guerre) inscrit sur leur torse. Le lendemain, lors du passage du convoi de Donald Trump sur les Champs-Elysées, trois militantes Femen réussissent à mettre à mal l’important dispositif de sécurité déployé par les forces de l’ordre. Les militantes ont sauté par-dessus les barrières dressées le long de l’avenue lorsque la voiture du président américain remontait les Champs-Elysées. Elles avaient écrit sur leur poitrine « Hypocrisy parad », « Gangsta party » et « Fake peacemakers »

25 mars 2019 :
Lors de leur procès, les militantes ont revendiqué un usage politique de leur corps et non sexuel. Selon les propos rapportés par La Croix, un échange s’est entamé avec la procureure :

« - D’après vous, qu’est-ce qui excite un homme chez une femme ? a interrogé la procureure.
 Ma poitrine est sexuelle quand je le décide, a répondu l’une des prévenues.
 A chaque fois qu’on la montre, ça va choquer, ça va interpeller, ça va permettre d’attirer l’attention sur un message politique que l’on veut faire passer", a insisté sa coprévenue. »

La procureure requiert un mois d’emprisonnement avec sursis pour chacune des participantes, estimant que le caractère sexuel d’une poitrine féminine « est acquis socialement ». Le délibéré est fixé au 27 mai.

27 mai 2019 :
Alors que dans la plupart des cas les militantes obtiennent habituellement des relaxes, le tribunal condamne les militantes à des amendes de 1.000 euros avec sursis pour exhibition sexuelle.
Pour leur avocate, Me Valentine Rebérioux, « C’est une décision que je ne comprends pas, ni en droit, ni en fait ». Elle dénonce « une véritable illisibilité des poursuites et des décisions contre les Femen ». Selon elle, dans la plupart des cas, les militantes Femen sont aujourd’hui relaxées par la justice française.

Type d'action collective sanctionnée

Action médiatique en vue de dénoncer la persistance des guerres. Les Femen venaient ce jour-là « dénoncer l’hypocrisie du rassemblement de 80 chefs d’Etat pour célébrer la paix » alors que certains sont « responsables de conflits armés ou de violations des droits de l’homme dans leur pays », a-t-elle ajouté.

Institution responsable

Tribunal de Paris, procureur de la république.

Sources

  • Articles de presse :

 « 11-Novembre à Paris : trois Femen déjouent la sécurité », Le Figaro, 11/11/2018, URL : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/11/01016-20181111ARTFIG00056-11-novembre-a-paris-trois-femen-dejouent-la-securite.php
« Un mois avec sursis requis contre deux « Femen » jugées pour une action à Paris en novembre », La Croix, 25/03/2019, URL : https://www.la-croix.com/France/mois-sursis-requis-contre-deux-Femen-jugees-action-Paris-novembre-2019-03-25-1301011219
 « Deux Femen condamnées pour exhibition sexuelle après une action à Paris en novembre », Europe1.fr, 27/05/2019, URL : https://www.europe1.fr/societe/deux-femen-condamnees-pour-exhibition-sexuelle-apres-une-action-a-paris-en-novembre-3901097

Date