Fiche n°73

La mairie de Roubaix coupe sa subvention à une association protestante qui domicilie des étrangers

Présentation

En juin 2016, la municipalité roubaisienne coupe les subventions de l’association La Solidarité à Roubaix. Le motif ? Selon le maire, elle « domicilie tout un ensemble de populations qu’il nous semble dangereux de vouloir accueillir à Roubaix ». Dans le collimateur du maire, les populations roms.

Description

Juin 2016  :
Le conseil municipal de Roubaix décide de ne pas renouveler la subvention de 3500 euros à l’association. Le maire justifie sa décision en précisant que

La Solidarité « domicilie tout un ensemble de populations qu’il nous semble dangereux de vouloir accueillir à Roubaix (…) compte tenu des difficultés sociales et économiques qu’on a déjà à vivre ».

La remarque vise implicitement le service de domiciliation auprès des populations roms.

« Ces gens sont arrivés en France légalement, ils ont des droits, reprend Dominique Dumontet, président de La Solidarité. Ce que fait la mairie est illégal. C’est pour ça qu’on a averti la sous-préfecture. »

Pour Nawal Badaoui, administratrice de l’association :

« Les gens n’ont pas besoin de nous pour arriver jusqu’ici. On leur propose juste de les accueillir décemment. (...) On ne fait pas ça pour les médailles, sinon on s’y prendrait autrement. Mais juste que l’on reconnaisse l’action de nos bénévoles tous les jours. Certaines personnes « en marge » retrouvent une petite place dans la société grâce à nous. »

La Solidarité attend de l’État qu’il prenne ses responsabilités : « Dites-nous que vous ne nous laissez pas tomber ! » Nawal Badaoui, en demande même moins :

« Tout ce qu’on veut, c’est une réponse. Positive ou négative. C’est le minimum. Même le président de la République nous a répondu, en expliquant qu’il transmettait au préfet. »

Type d'action collective sanctionnée

Aide à la domiciliation des populations roms

Institution responsable

Municipalité de Roubaix
Préfecture du Nord

Conséquences pour l’association

  • Sans subvention municipale, l’association vit chichement de la vente de meubles et de vêtements (environ 300 euros par mois) et de l’aide d’une poignée de fondations dont celle de l’Abbé-Pierre.
  • La Solidarité a additionné les appels à l’aide au point de renvoyer l’image d’une association à l’agonie, sans avenir. Pour Nawal Badaoui, administratrice : « Les gens viennent nous voir et nous disent « Ah mais vous êtes toujours vivants ?! » Ils sont persuadés qu’on n’existe plus. La rumeur court. Ça fait mal. »

Sources

Articles de presse  :

Date