Fiche n°67

La préfecture du Finistère tente d’empêcher l’émergence d’une lutte écologiste

Présentation

Garde à vue, perquisitions, amendes, intimidation… Opposés à la construction d’une centrale de gaz dans la commune de Landivisiau, des habitants regroupés dans plusieurs associations écologiste font l’objet de nombreuses mesures de répression de la part de la préfecture du Finistère.

Description

2012 :
Direct Energie (groupe Total) et Siemens, remportent l’appel d’offres pour la construction, à Landivisiau, commune bretonne de 8000 habitants, d’une centrale à cycle combiné gaz d’une puissance de 446 MW (mégawatts), un gazoduc de 20 km pour l’alimenter, un autre de 111 km pour renforcer le réseau, et une ligne très haute tension pour acheminer l’électricité produite vers le poste de La Martyre, à 18 km.

21 janvier 2019 :
Après plusieurs importants retards, le chantier de la centrale électrique se met en route. Les opposants, pacifistes, tentent de ralentir les travaux : ils empêchent les camions et tracteurs de passer.

23 février 2019 :
Une manifestation de 1000 personnes fait tomber une partie du grillage qui enserre le site. Trois jours plus tard, des militants tentent d’empêcher à ce qu’elle soit remise en place.

28 février 2019 :
Perquisition au domicile d’un militant à 8h30 du matin. Toutes les personnes présentes dans la maison sont convoquées la gendarmerie.

20 mars 2019 :
Une quinzaine de personnes, dont Jean-Yves Quéméneur, président de l’association Force 5, opposée au projet et qui porte les recours en justice contre l’implantation de la centrale, tentent de bloquer la circulation autour du chantier en brulant des palettes. Les gendarmes interviennent pour l’extraire. Il fera sept heures de garde à vue et il est convoqué au tribunal le 17 janvier 2020.

5 avril 2019 :
La gendarmerie contrôle une dizaine de personnes qui tentent de barrer la route à un tracteur. En vertu d’une ordonnance prise par le tribunal, des huissiers, présents sur le site, dressent des amendes de 5000 euros à l’ensemble des participants à l’action.

2 mai 2019 :
Alors qu’une manifestation contre la centrale était appelée depuis plusieurs semaines pour le 4 mai, le préfet interdit seulement 48h avant le périmètre autour du site. Prétextant que la sécurité du cortège n’était pas bien assurée, il impose un rassemblement statique dans le centre-ville.

Depuis le début de l’année 2019,
Sept personnes ont été convoquées en gendarmerie, l’audition libre pouvant à tout moment être transformée en garde à vue (par réquisition du parquet) si l’inquiété avait le souhait de mettre fin à l’interrogatoire. Le motif de la convocation : « organisation de manifestation illégale, entrave à la liberté de travailler ou défaut de présentation d’une pièce d’identité ». A cela, ajoutons les amendes pour distribution de tracts sur la voie publique. Voir liste totale en annexe.

Type d'action collective sanctionnée

  • Opposition à la construction d’une centrale de gaz
  • Organisation de manifestation et de blocage du chantier

Institution responsable

Préfecture du Finistère

Preuves

  • Dans Médiapart, Loïc Le Polles, de l’association « Landi doit dire non à la centrale », explique : « Le sénateur Jean-Luc Fichet [Finistère, socialiste – ndlr] a appelé le préfet, qui lui a confirmé que Jean-Yves [Quéméneur] était particulièrement dans le collimateur. »
  • Réquisition du parquet de Brest autorisant les contrôles d’identité et fouilles de véhicules : https://bit.ly/2HVOrYt
  • Liste des infractions relevées par les autorités dans le cadre de la réquisition (amende pour distribution de tracts, usage du klaxon, garde à vue pour manifestation illégale, fouille de véhicules et contrôles d’identité) : https://bit.ly/2Fvbxlx
  • Arrêté préfectoral interdisant la manifestation du 4 mai : https://bit.ly/2Vir579

Sources

Articles de presse  :

Date