2017 :
L’association initie un projet en Guyane française pour protéger les écosystèmes locaux et lutter contre les projets « écocidaires ». Parmi eux, le projet de forage pétrolier Total et celui de la Montagne d’Or, implantation d’une mine aurifère industrielle située au sud de Saint-Laurent-du-Maroni. A côté de cette action de plaidoyer, l’association propose un accompagnement juridique des peuples autochtones dans la reconnaissance de leurs droits territoriaux et culturels ainsi que la valorisation de projets alternatifs de développement.
L’action se développe, par ailleurs, dans un contexte de débat autour de l’instauration, par la Collectivité Territoriale de Guyane, d’un permis de chasse contesté par les populations autochtones qui le voient comme un frein aux coutumes et traditions locales. « Il faut une réglementation de la chasse mais il faut qu’elle soit mise en place par les chasseurs, non pas dictée par ceux qui viennent de l’extérieur... Il faut que les chasseurs de Guyane disent voilà ce que l’on veut, les quotas que l’on veut mettre en place. Voilà la réglementation que nous mettons en place avec ce qui nous ressemble », martèle Patrick Cosset, le président de l’association territoriale des chasseurs de Guyane.
2018 :
Au cours de la mise en place du projet, l’association se rapproche de la Jeunesse autochtone de Guyane (JAG) qui rassemble des militants issus des nations autochtones ayant survécu à la colonisation. Dans le cadre des échanges entre l’association et certains membres de la JAG émerge la question de l’implantation de la mine et la mise en place du permis de chasse. Certains membres de la JAG prennent position publiquement à travers un communiqué contre le projet de loi sur la chasse et la mine d’Or.
Suite à cette prise de position, lors d’un rendez-vous avec la Préfecture, les membres de la JAG engagés dans un projet culturel ont fait l’objet d’un chantage :
« soit vous travaillez avec les institutions, soit vous travaillez avec Nature Rights ».
Les agents de la Préfecture ont par ailleurs signifié aux membres de la JAG qu’ils n’avaient pas à prendre position au sujet de du permis de chasse. C’est ensuite vis-à-vis de l’association que des pressions ont été réalisées :
« de quel droit vous allez informer les Amérindiens sur leurs droits ? »
Suite à cet entretien, le projet culturel mené conjointement par certains membres de la JAG et l’association a été annulé. Les intimidations ont fonctionné :
« Ils ne voulaient juste pas qu’ils continuent avec nous, on était trop une menace. »