Fiche n°82

Un club de football parisien lourdement sanctionné par la Fédération française de football suite à une banderole anti-police

Présentation

Né en 2014, le club de football Ménilmontant FC 1871, proche des mouvements antifascistes, a été condamné à une lourde amende et d’importantes sanctions sportives par le District de Seine-Saint-Denis de la Fédération française de football à la suite du déploiement d’une banderole attaquant la police. Invoquant la liberté d’expression, le club dénonce une « attaque politique ».

Description

24 novembre 2019 :
Lors d’un match de Départemental 4 (12e division française), les supporters du MFC déploient une bâche qui représente une voiture de police en feu avec deux poulets cartoonesques qui s’enfuient et la phrase : « Ici, on rêve que les poulets rôtissent ». Pour les supporters, c’est une référence au morceau du rappeur Hugo TSR, « Point de départ ». L’existence de cette banderole est médiatisée par le site de « réinformation » Paris Vox, proche des milieux nationalistes, et le syndicat de police « Unité SGP Police FO ». Ce dernier voit au contraire dans la banderole au procès de Viry-Châtillon, où plusieurs jeunes sont accusés d’avoir jetés des cocktail Molotov sur des voitures de police. Le syndicat alerte le ministère de l’Intérieur qui alerte à son tour le Fédération française de football (FFF). Une enquête préliminaire toujours en cours est ouverte par le parquet parisien pour « apologie de la haine ».

18 décembre 2019 :
Le MFC 1871 est convoqué en urgence par la Commission de discipline du District de Seine-Saint-Denis qui prononce « une suspension de terrain d’un an ferme, avec repli sur terrain neutre » et 800 euros d’amende. L’équipe sénior 1 du club devra trouver « un terrain neutre situé à 20 km en dehors de la Ville de Bobigny ». Si le club n’a pas trouvé de terrain, il perd le match par abandon. Et au bout de trois matchs par abandon perdus, il est exclu du championnat.
Lors de cette audition, l’avocat du club s’est défendu en expliquant que « le club ne regrettait pas la banderole car il voulait être humoristique » tout en rappelant « la définition de la liberté d’expression ».

6 janvier 2020 :
Dans un communiqué, le Ménilmontant FC indique que « les bannières des supporters utilisent parfois des blagues, de la satire ou des caricatures – et elles ont été reçues avec compréhension et sens de l’humour par les entraîneurs, les joueurs et les supporters des deux clubs, et même les fonctionnaires ».
Mais il va plus loin dans son argumentaire.

« Nous voyons ces sanctions comme une attaque politique, une tentative de faire chavirer le navire MFC qui navigue depuis 2014 – contre toutes les chances – dans un océan de football moderne de plus en plus aseptisé et gangrené par le diktat de l’argent. »

Type d'action collective sanctionnée

Déploiement d’une banderole anti-police dans les tribunes

Institution responsable

District de Seine-Saint-Denis de la Fédération française de football

Sources

Articles de presse :