De 2017 à 2019, l’association Alliance Citoyenne perçoit des subventions sur les crédits politiques de la Ville de la part de la Métropole de Grenoble (entre 5000€ et 7000€ annuels). En 2020, l’association se voit refuser cette subvention. Cette coupure de subvention fait suite à l’organisation par l’association, en mai-juin 2019, d’actions pour les droits civiques des femmes musulmanes consistant à aller se baigner en maillot de bain couvrant dans les piscines municipales de la ville de Grenoble afin de protester et d’alerter contre les règlements discriminatoires des piscines. Dans deux communiqués presse, une semaine après les actions, le Maire de Grenoble réagit en refusant « d’entrer dans un dialogue avec des revendications communautaristes » [1] et insistant, « il n’y a pas de discussion possible avec des religieux politiques » [2].
Lors d’un entretien avec une instructrice technique du dossier de subventions politiques de la ville fin 2020, il a été clairement indiqué que le refus de reconduire la subvention pour l’année 2020 avait un lien avec les actions de désobéissance civile autour des piscines et des actions ayant un lien avec le port du maillot couvrant. « Ya eu un événement qui a fait beaucoup de bruit dans les médias, en juin dernier : l’action piscine. C’est arrivé jusqu’au conseil métropolitain même si ça ne relève pas des compétences de la Métropole. […] Il [Piolle] n’est pas d’accord avec ces moyens d’actions, il trouve que c’est pas forcément le bon mode d’action. » déclare l’instructrice technique du dossier. « Le point de vue qu’on a nous, c’est plusieurs choses. Par rapport à cette forme d’action, je pense que ça a pour effet de renforcer la stigmatisation de ces femmes [...], c’est vraiment trop dommage, je vois bien que ça raidit des positions [d’élues]. » « On voit beaucoup de personnes racisées qui redoutent ce genre d’actions parce que ça redouble les discriminations qu’ils vivent” “Notre action est beaucoup basée sur le droit, avec des effets qui moins clivants derrière, parce que quand il y a une décision de justice parce que ça s’aligne. »
Par ailleurs, et en lien avec d’autres actions de l’association, l’Alliance citoyenne reçoit une lettre du cabinet du maire de Grenoble le 17 décembre 2020 indiquant : « Force est aujourd’hui de constater que les conditions nécessaires pour assurer un dialogue serein avec votre association ne sont pas réunies. C’est la raison pour laquelle nous avons collectivement décidé de ne plus participer, à compter de ce jour, et tant que les conditions ne sont pas favorables, à tout échange direct avec les salarié-es, adhérent-es ou toute personne agissant au nom de l’association Alliance Citoyenne. Une éventuelle poursuite du dialogue ne peut en effet se faire que dans un cadre constructif et apaisé. »