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Fiche n°46

A Marseille, 28 heures de garde à vue pour un militant du droit au logement

Présentation

Suite à l’expulsion de plus de 20 personnes d’un immeuble appartenant au bailleur social Marseille Habitat, les membres du Collectif du 5 novembre se rendent le lendemain au siège du bailleur pour exiger leur relogement. Lors de l’action, une employée dit avoir été blessée au doigt. Six jours plus tard, l’un des leaders du collectif est placé en garde à vue pendant 28 heures et visé par deux plaintes.

Description

5 novembre 2018 :
L’effondrement de deux immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille provoque la mort de huit personnes et entraine une très vive émotion dans toute la ville. Dans les mois qui suivent, près de 3500 personnes sont délogés d’immeubles présentés comme dangereux et relogés dans des conditions précaires. Plusieurs habitants du quartier s’organisent au sein du « Collectif du 5 novembre – Noailles en colère »

9 septembre 2019 :
Vingt et une personnes, dont des enfants et une femme enceinte, sont évacués illégalement et de façon musclée par la police d’un immeuble de la rue Curiol abritant un hôtel meublé anciennement géré par un marchand de sommeil et, depuis peu, propriété du bailleur social Marseille Habitat.

10 septembre 2019 :
Les militants du collectif du 5 novembre et certains habitants viennent interpeller le bailleur social pour obtenir le relogement des habitants. Une discussion avec le personnel de Marseille Habitat s’engage devant le sas d’entrée puis le groupe entre dans les locaux. C’est à ce moment qu’une employée du bailleur déclare s’être fait blesser au doigt et qu’un homme vient relever l’identité de Kevin Vacher. S’en suivra pourtant une discussion entre le groupe et une cadre de Marseille Habitat et même la distribution d’un café par l’un des employés du bailleur.

16 septembre 2019 :
Kevin Vacher est convoqué au commissariat de police à 14h dans le cadre d’une plainte de l’employée de Marseille Habitat pour violences volontaires aggravées en réunion avec préméditation. Sitôt arrivé, on lui signifie son placement en garde à vue. Il ne sortira que 28 heures plus tard, le 17 septembre à 18h. Il est, par ailleurs, visé par une seconde plainte au nom du bailleur social et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’approcher du siège de Marseille Habitat et renvoyé devant le tribunal correctionnel le 30 janvier 2020. Lors de la garde à vue deux rassemblements de plusieurs dizaines de personnes sont organisés : le soir même du 16 septembre et le 17 dans l’après-midi.

Type d'action collective sanctionnée

  • Discours critique de l’action municipale en matière de lutte contre l’habitat indigne et insalubre.
  • Occupation du hall d’entrée du bailleur Marseille Habitat

Institution responsable

  • Bailleur social Marseille Habitat

Sources

Articles de presse :

Communiqués de l’association :

Date