Début février 2015 :
A l’occasion de la sortie du film « Je ne suis pas féministe, mais… » réalisé par Florence et Sylvie Tissot autour de la théoricienne Christine Delphy, un cycle de débat est organisé, début mars, autour du droit des femmes. A la manette, plusieurs associations féministes en partenariat avec la mairie du XXe arrondissement, notamment Emmanuelle Rivier, adjointe écologiste à l’égalité femme-homme.
Mais dès réception du programme, la maire du XXe arrondissement, Frédérique Calandra, envoie un courriel aux associations qui indique son refus de voir l’essayiste Rokhaya Diallo intervenir lors de cette semaine de débat. L’élue refuse de discuter de cette interdiction avec les organisatrices et fait des déclarations virulentes dans la presse.
23 février 2015 :
Au journaliste de Médiapart qui vient l’interroger, elle se déclare
« ulcérée de recevoir des leçons de féminisme »
et prévient :
« Si un jour Mme Diallo veut débattre, pas de problème, je la défoncerai ! »
Le même jour, le site internet Les mots sont importants publie un article qui revient sur cette affaire intitulé « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau » et sous-titré : « Quand Frédérique Calandra, Maire du Vingtième Arrondissement de Paris, censure, pour de très singulières raisons, un débat avec Rokhaya Diallo »
3 mars 2015 :
La rencontre annulée par la mairie trouve finalement place dans une autre salle.
5 mars 2015 :
Lors du conseil d’arrondissement du XXe, des organisatrices du débat et leurs soutiens brandissent des affiches pour dénoncer une censure. La séance est interrompue pendant une heure et demie.
Automne 2015 :
Sylvie Tissot, responsable légale du site et du collectif « Les mots sont importants » est assignée au tribunal suite à une plainte en diffamation déposée par Frédérique Calandra à propos de l’article « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau ». Quelques mois plus tard, c’est Rokhaya Diallo qui est également l’objet d’une plainte de l’élue pour avoir relayé ce même texte sur sa page Facebook. Enfin, ce sont des militantes du « Collectif 8 mars » pour toutes qui font également l’objet d’une plainte pour avoir rédigé un texte incriminant lui aussi Frédérique Calandra.
19 juin 2018 :
Audience au tribunal de grande instance de Paris.